Comment tenir ses résolutions ?
L’année qui démarre offre l’occasion de prendre de saines résolutions, comme réduire son temps d’écran pour lire un livre par semaine, se mettre au piano, apprendre une nouvelle langue ou suivre une formation à distance. Toutes ces activités ont un point commun : elles sont gourmandes en attention et concentration. On démarre en général très facilement, mais au bout de quelques semaines, l’abandon menace. Comment se fait-il qu’il soit si difficile de tenir ses résolutions ? Que peut-on faire pour stabiliser son attention et gagner en concentration ?
Les limites de la volonté
Notre volonté est une drôle de capacité. Elle est indispensable, mais on ne peut pas compter sur elle. Elle est nécessaire, mais pas suffisante. Dès qu’on essaie de se concentrer sur une activité demandant de l’attention soutenue, les distractions affluent. On jette un coup d’œil à ses notifications, on répond à un mail, on zappe d’un site à l’autre au lieu de travailler. Pourtant, on avait décidé de rester focus.
De fait, il est inefficace de résister aux tentations par sa seule volonté. Cal Newport, professeur à l’Université de Georgetown, estime que notre force de volonté est limitée à quatre heures par jour. Les interruptions pour gérer les urgences, la surcharge d’informations ou le multitâche, épuisent notre réserve de volonté.
Comment tenir ses résolutions ?
La psychologie humaine est si complexe qu’il n’existe aucune solution miracle contre la dispersion. Il faut aborder le problème humblement, en acceptant ses limites et sa fragilité attentionnelle. Bien souvent on veut se concentrer mais on n’y arrive pas, car on se fait happer son attention sans s’en apercevoir. Il est inutile et contreproductif de culpabiliser. On peut néanmoins agir sur l’ environnement pour favoriser un climat propice à la concentration et diminuer les sources de distractions. Contre la tentation du portable, la stratégie de l’éloignement est efficace, comme nous l’avons vu précédemment. On peut l’éteindre, le laisser en mode avion dans une autre pièce ou l’enfermer dans un conteneur programmable. Le choix du bureau est important : on se concentre mieux dans un endroit calme et sans réseau qu’au milieu du brouhaha. Des distractions internes surgiront peut-être. Inutile de s’énerver, il faut gentiment ramener son attention avant qu’elle ne parte trop loin, en se refocalisant sur le “ici et maintenant”.
Afin de maximiser votre concentration sur une activité intellectuelle, adoptez une stratégie en trois temps : planification, exécution, répétition. Plus on prépare son travail en amont, plus il est facile de se concentrer. Déterminez d’abord la durée de l’activité, et son intention. Par exemple : faire de l’allemand pendant une demi-heure. Puis, découpez la tâche en actions concrètes. Enfin, la répétition : seule la pratique régulière d’une activité intellectuelle permet de consolider une base solide et de corriger les mauvaises habitudes. L’écrivaine Camille Bordas le résume ainsi : « La pédagogie est affaire de répétition ».