J’aime (enfin) lire !

En ce début de période hivernale, les conditions sont réunies pour nous encourager à lire : il fait froid et nuit très tôt, ce qui réduit la possibilité d’activités en extérieur. Voici quelques conseils pour encourager les jeunes (et nous-mêmes) à retrouver le plaisir de lire.

 

Lire est une activité courante, qui ne devrait pas poser de difficultés particulières. Je suis frappée par le nombre de jeunes qui ont bien du mal à aller au bout d’un livre. Moins ils ont pris l’habitude petit, plus l’exercice est fastidieux, plus ils le fuient. A l’ère de la vitesse, lire lentement est une torture. Les moments de lecture sont jugés interminables, l’esprit s’échappe, les distractions internes affluent, on perd le fil, on oublie, c’est démoralisant. Il existe heureusement une parade qui permet de retrouver le plaisir de mieux, plus vite et plus concentré.

Comment adopter une lecture attentive et efficace ?

Déterminer l’intensité d’attention : Notre degré de concentration dépend de notre intérêt pour le contenu et de notre entraînement. Des livres nous captivent, d’autres nous tombent des mains, ce qui est normal. Demander à un adolescent de quinze ans, peu habitué à lire, d’avaler Le Rouge et le Noir ou La Princesse de Clèves, c’est l’envoyer escalader le Mont-Blanc en tongs. Non seulement il y a peu de chances qu’il parvienne au but, mais en plus il risque d’être dégoûté à jamais. Pour lui, ce sera drapeau rouge. Mais vert s’il avait à lire Cherub ou Harry Potter. Les adultes lisent des romans pour le plaisir, c’est un avantage. Néanmoins, certains sont objectivement plus difficiles que d’autres, il faut en tenir compte avant de se lancer.

 

Choisir une durée, et viser la régularité. On peut s’inspirer de la charte de Silence On Lit. Il faut choisir un moment, un endroit et une durée : je lis tous les jours dans le canapé en rentrant de cours, pendant 20 minutes ; ou après le déjeuner, au CDI. Ou après la cafétéria, dans une salle de réunion.
Avoir une intention de lecture : lire pour le plaisir, pour préparer un examen, dans le cadre d’une recherche. Pour les lectures imposées, il faudra trouver le moyen de garder une trace de la lecture, par un rappel libre, une carte mentale ou une fiche de lecture.
Découper la tâche en mini missions : lire un livre de 300 pages quand on n’en a pas l’habitude peut paraître insurmontable. Avant de se lancer, on va prendre le temps de saucissonner le livre en tranches digestes. D’abord, on calcule sa vitesse de lecture, en nombre de pages lues en 10 minutes. Il suffit de multiplier par 6 pour connaître approximativement le nombre de pages lues en 1h. Ce calcul permet d’anticiper le nombre d’heures qu’il faudra pour aller au bout du livre.

Si je lis 9p en 10mn, cela donne 54p/heure. Un livre de 220 pages me prendra environ 4h (220/54). Je sais donc à l’avance combien de temps il me faudra pour finir mon livre. Il ne me reste plus qu’à découper l’activité en tranches fines : 8 séances d’une demi-heure ou 8 séances de 50 pages plus une séance pour achever. Je peux ainsi fixer un objectif raisonnable de lire mon livre en 8 ou 9 jours. Si la durée d’une demi-heure est jugée excessive, on réduira à 20 minutes, ce qui rajoutera quelques jours au projet.

Si je suis captivé par la lecture et que je dispose de temps, je peux allonger les créneaux. En revanche, je m’interdis de les raccourcir. A la fin de chaque chapitre, je prends un moment pour me souvenir : de quoi parlait le chapitre, quels sont les éléments principaux, comment a progressé l’intrigue ? Quand je reprends la lecture, je commence toujours par un rappel libre, ce qui est un moyen efficace d’ancrer le contenu.

Savoir de quoi parle le livre avant de le commencer

Il arrive souvent que l’on décroche parce que l’on ne parvient pas à bien comprendre de quoi parle le livre, on perd le fil d’un jour sur l’autre, ce qui agit sur la motivation. Une stratégie efficace consiste à faire des recherches sur le livre et son auteur avant de le lire.
Cela facilite la compréhension, la rétention et permet de stabiliser l’attention. On prépare le terrain cognitif. Je conseille systématiquement cette méthode aux élèves à partir de la fin du collège. Cela facilite la lecture de romans classiques indigestes, ou les grandes épopées littéraires du XIXème siècle. On devrait interdire l’étude d’une pièce de théâtre avant de l’avoir entendue jouer. C’est une aberration d’étudier des pièces de théâtre en les lisant. Le théâtre n’est pas n’est pas fait pour être lu, c’est un spectacle vivant.

Les livres Audio une alternative intéressante

Les livres Audio ont été pensés à l’origine pour les personnes malvoyantes. Ils offrent une alternative intéressante pour tous ceux qui ont du mal à lire, comme les dyslexiques.
L’offre a explosé ces dernières années, incluant les nouveautés, les essais et une grande partie du répertoire classique. Quand un texte est bien lu, c’est extrêmement plaisant à écouter. Inconvénient : on est contraint d’avancer à la vitesse de lecture à voix haute, qui ne dépasse guère les 150 mots par minute. Avantage : on peut écouter un livre en se promenant, ou dans les transports.

J’ai testé : Un cœur simple de Flaubert lu par Xavier,
Expérience plaisante à refaire souvent !

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