Pourquoi relire son cours est inefficace ?
Pour apprendre leurs cours, la plupart des élèves ont tendance à les lire, puis les relire, en pensant enclencher le processus de mémorisation. Plus l’examen, le DST ou le partiel approche, plus ils dépensent d’énergie et de temps à cette activité. Ils ne quittent plus leurs cours des yeux, espérant que les connaissances montent ainsi à leur tête… Hélas, ce n’est pas la meilleure méthode… Relire son cours est inefficace pour deux raisons majeures.
D’abord, en relisant son cours, on est dans une attitude passive. Or, on ne peut pas retenir si l’on est passif. Lire est l’une des activités cognitives qui produit le moins de mémorisation spontanée. Les études montrent qu’on retient en moyenne 10% de ce qu’on a lu après deux semaines. A la relecture du cours, on entend souvent « ah, oui je m’en rappelle », « ça, je le savais ». Le cerveau reconnaît le cours davantage qu’il ne le connaît. La relecture du cours comme méthode d’apprentissage est donc improductive.
Deuxièmement, lire ne permet pas de hiérarchiser l’information. Or, pour apprendre un cours, il faut intégrer les parties du cours de manière distincte. Le but, c’est de dépenser un maximum d’énergie à retenir l’essentiel, et moins d’énergie à retenir le secondaire. Rabelais l’avait déjà bien compris : il s’agit, « par curieuse leçon et méditation fréquente », d’extraire la « substantifique moelle ». Il s’agit donc de savoir distinguer l’essentiel du superflu, de passer beaucoup de temps à comprendre pour pouvoir retenir. Il faut extraire le contenu principal, en s’interrogeant, comme si on voulait le transmettre à quelqu’un qui n’y a pas assisté. Ficher son cours peut être utile, à condition que les fiches ne soient pas une recopie du cours sur un format plus petit…ce qui est une autre manière d’être passif.
Avant de lire son cours, la bonne habitude à adopter est de faire « un rappel libre » . De quoi se souvient-on spontanément ? Qu’est ce qui nous a marqué ? L’idée est d’obtenir une juste mesure de ce qu’on a déjà retenu, ce à quoi on a fait attention et ce qu’on a oublié. Il s’agit de prendre conscience de ce qu’on sait et de ce qu’il reste à apprendre. Ensuite, il faut apprendre avec force le plan, qui donne la vue globale du cours et permet de retrouver les parties. Enfin, il est judicieux d’apprendre par petit bouts, pour faciliter l’assimilation. En matière d’assimilation des connaissances, nous sommes comme des vaches : nous avons besoin de ruminer pour digérer, c’est-à-dire de revenir souvent sur ce que nous avons appris pour pouvoir transformer l’information en connaissance . Notre mémoire est une passoire, elle ne retient que l’essentiel et laisser filer le reste. L’oubli n’est pas une calamité, c’est même une fonction essentielle de la mémoire. Sans oubli, pas de mémoire efficace. Alors, plutôt que de s’en plaindre, apprenons à nous en servir intelligemment !