Le paradoxe de l’attention

Nos difficultés d’attention proviennent du paradoxe de l’attention. 

Par nature, l’attention est comme un papillon. Curieuse, fragile, légère, elle se laisse irrésistiblement attirer par les sollicitations du moment, la nouveauté, ce qui est saillant, brillant. Elle est ouverture à la réalité.  

Mais sa fonction est de se connecter à un objet sans dévier. Être attentif, c’est viser un objet précis en évacuant du champ de la conscience tout ce qui secondaire, ce qui suppose une fermeture aux sollicitations…. On peut dire que l’attention est un papillon qui doit agir comme un aigle, ce qui n’est pas aisé à mener dans un monde surchargé d’informations.


Voyons comment les scientifiques définissent et distinguent l’attention et la concentration.


Attention : La définition la plus reconnue par la neuroscience est celle de William James, le père de la psychologie américaine (1890) : « Action de fixer son esprit sur un objet donné en évacuant du champ de la conscience toute sensation ou idée étrangère ». 


L’attention est un sélectionneur d’informations pour la conscience, un filtre. C’est aussi une fonction cérébrale qui mobilise nos cinq sens et nous assure la réception des informations provenant de notre environnement. 

L’attention est l’ouverture de nos sens à la réalité qu’elle soit externe ou interne

On peut ainsi être attentifs aux sons, aux images, aux odeurs, etc., autour de soi, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.  Être attentif, c’est donc maximiser le nombre d’informations que l’on reçoit par nos sens et maintenir ces informations à un certain niveau de conscience. Cela requiert donc de regarder, écouter, toucher, goûter et humer.

L’attention permet aussi de percevoir ce qui se passe en nous (sentiments, émotions, état psychologique). L’attention favorise la perception et l’analyse rapide et automatique des informations. Notre attention est attirée vers l’extérieur ou vers l’intérieur, les pensées.

Si on peut volontairement l’amplifier, notre attention est le plus souvent indépendante de notre volonté (par exemple, si vous entendez un fort bruit, elle va automatiquement se déplacer sur ce bruit et sur son origine).


Concentration (ou attention soutenue) : Target (2006) définit la concentration comme « la focalisation de l’attention sur les informations pertinentes qui émanent à la fois de l’environnement et de soi-même, et le maintien de cette focalisation le temps nécessaire à l’action. ». La concentration est une habileté mentale de performance. Elle consiste à focaliser l’attention, la diriger comme un zoom vers un objectif précis. Elle sert de protection à l’attention pour résister à tous les parasites pouvant la distraire. 


La concentration est une fermeture volontaire de notre conscience à tout ce qui peut nous distraire de la tâche que l’on réalise. Il s’agit alors de bloquer l’arrivée des informations non nécessaires pour ne recevoir que celles utiles à ce que l’on est en train d’accomplir. La concentration est une attention soutenue que rien n’interrompt. 


Notre capacité de concentration varie en fonction de la difficulté de la tâche et de l’intérêt que nous lui portons. Elle varie aussi dans la journée, dans le temps. 

Elle est par nature fragile et instable. 

En résumé, la concentration est la capacité de porter son attention sur ce qui importe, de la bonne manière et pour la durée nécessaire à l’accomplissement de la tâche.


Les deux habiletés mentales que sont l’attention et la concentration ne s’ordonnent pas par injonction mais se travaillent pas à pas par une prise de conscience et une régulation de l’environnement. 

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